Or il existe une solution à ce problème : la recherche a montré que faire prendre conscience de l’existence de ces biais et expliquer leur processus subtil d’influence au niveau cognitif permet d’aider à les repérer et, lorsque nécessaire, à les contrer au moment des évaluations des candidatures et des décisions de classement.
Par conséquent, il est important de former les décideurs, les recruteurs, les membres de jurys et comités de sélection, à l’existence de discriminations sur la base du genre et de biais implicites, et aux moyens de les contrer. Le développement et le déploiement de ces formations sont l’objectif de notre WP5.
Un autre obstacle à l’avancement des carrières des femmes est le harcèlement et les incivilités à caractère sexuel, qu’ils soient physiques, émotionnels ou moraux. En effet, une femme qui fait l’objet d’un tel harcèlement cherchera à le faire cesser. En l’absence d’un recours efficace, elle n’aura pas d’autre option que de quitter son poste. Nombre de femmes subissent dans l’EES, en silence, du harcèlement ou d’autres formes de violences sexistes avec de lourds impacts sur leur santé psychologique et physique. Or il y a des solutions efficaces, comme nous montre l’exemple du « Bureau d’intervention en matière de harcèlement » de l’Université de Montréal (UdeM).
Le WP6 a pour but d’aider les EES partenaires de ce projet à mettre en place des cellules aussi efficaces et performantes que possible, suivant les bons enseignements de l’UdeM et l’expérience des partenaires, mais également selon le contexte social et culturel de chacun.
Donc les WP5 et WP6 constituent, en quelque sorte, le ‘cœur’ de notre intervention.
Ces activités ont des publics cibles :
WP5 vise à former les enseignants, les membres des jurys et comités de sélection, les personnes chargées de recruter particulièrement pour les postes plus élevés
WP6 concerne non seulement les femmes qui sont victimes de harcèlement à caractère sexuel (y compris les étudiantes), mais également les personnes qui en sont témoins (chefs de service, collègues) et de façon plus large, les communautés entières des EES, qui doivent mieux comprendre ce qu’est un harcèlement, ce qu’est une incivilité, à caractère sexuel.
Sensibiliser le public à notre action. Informer sur le fait que les inégalités femmes-hommes continuent d’exister, de façon plus pernicieuse, et qu’il est dans le pouvoir – et du ressort – de tout un chacun de remédier à cette situation. Le but est non seulement de communiquer et de sensibiliser, mais également d’assurer la participation de notre public cible, par exemple aux formations que nous leur proposerons
Cadre institutionnel. Notre public cible est composé de décideurs, de personnel situé aux hiérarchies supérieures des EES. En bref, il s’agit de personnes très prises par leurs obligations professionnelles, très demandées, et dont l’attention n’est pas facile à attirer. D’autre part, les activités que nous allons mettre en œuvre vont requérir l’apport de multiples services des universités : communication, ressources humaines, finances, entre autres. Un soutien politique clair, visible et sans équivoque est essentiel afin d’obtenir l’attention et les ressources nécessaires à la bonne implémentation de ce projet. Ainsi, le WP4 assurera que nos EES ont les bases politiques nécessaires, et formulera des recommandations pour d’autres EES désireuses de s’engager dans le même processus
Evaluation. Il ne suffit pas d’attirer l’attention des gouvernances, enseignants, administratifs, mais également de la garder sur le long terme. Or ceci ne sera possible que si nous ne pouvons démontrer que leur implication a un effet. Ainsi, le WP2 sera chargé de mesurer l’évolution de l’EFH au sein des EES partenaires de notre projet. Outre son utilité à des fins de communication, cette évaluation sera également utile à des fins de gestion (mesure de l’efficacité, assurance qualité) et à des fins de dissémination (pour présenter des résultats probants, capables de convaincre d’autres EES de l’efficacité de notre approche).
Ce projet a été co-financé par l'Union Européenne. Cette publication n’engage que son auteur et la commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.